L'Etat, l'armée, la science : l'invention de la recherche publique en France (1763-1830)

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 483 pages
Poids : 868 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782868476555

L'Etat, l'armée, la science

l'invention de la recherche publique en France (1763-1830)

de

chez Presses universitaires de Rennes

Collection(s) : Carnot

Paru le | Broché 483 pages

Public motivé

28.00 Indisponible

Quatrième de couverture

En avril 1793, le premier acte du Comité de salut public est la création d'une commission chargée de "rechercher et d'éprouver les nouveaux moyens de défense" : derrière Guyton et Prieur de la Côte-d'Or, les savants prennent en main l'organisation matérielle de la victoire de la France républicaine contre l'Europe coalisée et inspirent les grandes institutions scientifiques et techniques fondées par la Convention (Ecole polytechnique, Conservatoire des arts et métiers.) L'analyse des ressorts de cet épisode héroïque de la mémoire nationale en donne ici une lecture enfin dégagée de l'anecdote et de l'idéologie, qui inscrit l'action des savants et des politiques dans la genèse de la recherche publique : de la fin de la Guerre de Sept ans à la révolution de 1830, par-delà les changements de régime, la modernisation de l'Etat passe aussi par la gestion de l'innovation.

Avant d'être un modèle de crise vers lequel se tournera la France en 1870 et en 1914, la "mobilisation des savants" de l'An II est le cæur d'une organisation révolutionnaire de la recherche fondée sur une étroite collaboration entre le savoir et le pouvoir. Elle assure le passage entre le vieux modèle colbertiste de l'expertise académique de l'Ancien Régime, moins figé qu'on ne le pense, et un modèle technocratique d'administration de la recherche par les corps d'Etat de formation polytechnicienne. La normalisation qui s'opère du Directoire à la Restauration prend ses racines dans la puissance croissante des corps savants dans l'appareil de l'Etat, depuis la création de leurs écoles au siècle des Lumières et de leurs comités centraux sous la Révolution.

De Louis XVI à Charles X, mais avec une impulsion majeure sous la Ière République, le pouvoir invente des formes d'intervention et des structures spécifiques. Il uniformise les procédés, les matériels et les formations, assure l'expertise et la conservation patrimoniale des inventions. Il prend l'initiative d'une recherche collective dans des institutions pérennes où il lance des programmes de recherche associant savants et militaires pour "l'application des sciences à la guerre".

Un nouveau paysage de l'innovation est mis en place pour plus d'un siècle. Derrière le caractère militaire de ces institutions, il s'agit en fait de la naissance de la recherche publique en France. La suite n'est que changement d'échelle, adaptation aux réalités nouvelles et évolution naturelle d'un modèle dont l'influence se fait sentir à l'étranger après Waterloo.

Biographie

Chargé de recherche au CNRS (Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques de la Cité des sciences et de l'industrie), Patrice Bret dirige les travaux du Comité Lavoisier de l'Académie des sciences et appartient au comité de rédaction des Annales historiques de la Révolution française. Spécialiste des réseaux, pratiques et institutions scientifiques et techniques aux XVIIIe et XIXe siècles, il a publié plusieurs ouvrages personnels et collectifs.