Collection(s) : Economie et innovation
Paru le 01/11/2003 | Broché 167 pages
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Derrière les mots : pauvreté, précarité, exclusion, disqualification, désinsertion, désaffiliation sociale, itinérance, intellectuel précaire, inemployable... se cache l'impossibilité de proposer une définition stable et partagée d'un même phénomène. Les métamorphoses du concept d'exclusion sont au centre de la pensée sociale française contemporaine.
La pauvreté et l'exclusion, en tant que faits sociaux, ne datent pas d'aujourd'hui. Si la terminologie a évolué c'est parce que la société s'est globalement enrichie, mais aussi parce que la perception du phénomène a changé. Dans une société aussi riche, comment tolérer la pauvreté ? Les années de croissance de l'après-guerre n'ignoraient ni la pauvreté, ni l'exclusion, mais nombreux étaient alors ceux qui pensaient que le progrès technique et économique pourrait tout balayer... et c'est alors que l'on a parlé de «nouveaux pauvres».
Le trouble du vocabulaire exprime le malaise face à une promesse sociale trahie, celle de la modernité. L'Etat-providence, réducteur d'incertitudes, se révèle incapable d'endiguer la pauvreté sous toutes ses formes, laquelle a toujours existé. Seule la terminologie s'est modifiée dans le temps.
Alban Goguel d'Allondans, Docteur en sociologie, chercheur associé au Laboratoire Redéploiement Industriel et Innovation de l'Université du Littoral Côte d'Opale, travaille actuellement à la Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France. Auteur en 2000 de Les fonds de pension en France, Vers un nouveau mode de régulation des retraites, collection Economie et Innovation, L'Harmattan.