Collection(s) : Témoignages
Paru le 22/01/2009 | Broché 202 pages
préface Yvette et Michel Renaud | avant-propos Christian Danès
Scènes de la vie paysanne
L'héritage, c'est la saga d'une famille de paysans charentais tout au long du XIXe siècle ; Noémie et Maxime, personnages centraux de ce roman, travaillent dur pour rendre leur terre prospère, ils lui portent un attachement viscéral. Leur vie est entièrement dédiée aux travaux des champs, à l'entretien de la maison, au soin des animaux, néanmoins ponctués de moments chaleureux qui viennent parfois égayer leur quotidien : les veillées d'énoisage avec les voisins, les retrouvailles avec les amis sur les foires et marchés, les battages et puis il y a la réussite de leur fils Félix qui part étudier au lycée Saint-Paul d'Angoulême.
Dans ce quotidien rude et âpre, Noémie se montre plus que courageuse, elle est de celles qu'aucune besogne ne répugne mais sous cet apparent affairement, elle est taciturne, soucieuse, tourmentée, c'est parce qu'elle cache aux yeux de tous d'inavouables secrets familiaux. Elle attend avec résignation la « justice immanente », le châtiment divin... C'est alors qu'un malheur terrible frappe la famille comme pour punir les jeunes générations des fautes commises par les anciens, un dernier sacrifice qui va ramener la sérénité sur le domaine et ses enfants, ainsi profondément liés.
La double écriture de ce roman, récit en français et dialogues en patois, lui confère un caractère unique et lui donne toute sa beauté en même temps que sa profonde véracité.
L'auteur, Jehan Danès, est né en 1908. Médecin dans un canton rural d'Angoumois, il a connu les coutumes paysannes charentaises quasi inchangées depuis l'époque napoléonienne, il a pu observer quotidiennement la vie des gens qui se déroulait encore au rythme de la nature. Ce roman, n'est donc pas le fruit d'une recherche d'archives ou d'un travail d'expert, mais un témoignage direct et vivant. Jehan Danès y retranscrit fidèlement une foule de petits faits « vrais » qu'il a emmagasinés au cours de son existence pour fixer l'histoire d'une lignée paysanne, représentative d'un monde en train de disparaître à jamais. Il a écrit tous les dialogues directement en patois angoumoisin, tel qu'il l'a pratiqué toute sa vie, touche indispensable à un roman paysan.
