Paru le 01/03/2004 | Broché 120 pages
Public motivé
L'historienne Annie Lacroix-Riz, à qui l'on doit des travaux qui ont fait grand bruit, notamment sur les patrons français et la collaboration, sur le Vatican et le IIIe Reich, et sur la guerre froide, livre dans cet essai son point de vue sur les conditions actuelles de la recherche historique en France.
Son diagnostic précis, fondé sur une analyse méticuleuse, l'a conduite à alerter les lecteurs et la communauté scientifique. Elle constate une certaine dérive depuis les années 80. Le climat idéologique s'est alourdi avec la généralisation d'un certain «révisionnisme historique» pour lequel toute révolution serait liberticide. Cela a évidemment des effets que chacun peut constater dans les manuels et les programmes scolaires. Ces nouveaux dogmes conduisent aussi à censurer ou à mettre à l'index les travaux des historiens qui continuent à penser hors des sentiers battus. De plus, les conditions du travail d'historien ont aussi tendance à se transformer.
Annie Lacroix-Riz attire l'attention sur la propension à ce que des recherches soient «sponsorisées» ou commissionnées. Des travaux sont commandités, par exemple, par de grandes entreprises qui en assurent le financement, ce qui laisse interrogatif quant à l'indépendance de la recherche.
