Collection(s) : Sic et non
Paru le 14/11/2011 | Broché 459 pages
Public motivé
avec une préface de John Marenbon
Le présent livre propose l'étude de la constitution, durant le haut Moyen Âge latin, d'une position philosophique : le réalisme de l'immanence à propos des universaux. Cette position est fondée sur la conviction qu'il existe, dans le monde qui nous entoure, certes des individus particuliers - ce tilleul, cette tortue -, mais aussi des entités universelles. Ces entités n'existent pas séparées des individus, mais intégralement réalisées en eux, sans variation ni degré. Cet engagement philosophique résulte d'une exégèse des Catégories d'Aristote, réinterprétées selon des philosophèmes issus de la pensée de Porphyre. La généalogie de cette position est ici retracée en abordant successivement ses sources tant grecques que latines et ses ancêtres patristiques (avant tout Grégoire de Nysse), puis son élaboration conceptuelle durant les premiers siècles du Moyen Âge latin jusqu'à la critique qu'en donnera Pierre Abélard, et ce, par l'analyse de l'ontologie des quatre philosophes qui l'ont soutenue : Jean Scot Érigène, Anselme de Canterbury, Odon de Cambrai et Guillaume de Champeaux. Ce parcours permet de dessiner les contours d'un projet philosophique : comprendre, analyser et décrire le monde sensible au moyen des concepts issus de la logique aristotélicienne.
Christophe Erismann, né en 1977, est professeur FNS à l'Université de Lausanne, où il enseigne la philosophie médiévale. Il est l'auteur de plusieurs articles sur la tradition de la logique aristotélicienne et l'ontologie durant l'Antiquité tardive et le Moyen Âge.