L'homme vivant et le matérialisme imaginaire

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 315 pages
Poids : 420 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-296-06751-6
EAN : 9782296067516

L'homme vivant et le matérialisme imaginaire

de

chez L'Harmattan

Collection(s) : Ouverture philosophique

Paru le | Broché 315 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Les Modernes se définissent par l'assomption de l'individu. Celui-ci, supposé rationnel en finalité et en moyens, a en lui l'attribut de propriété avant toute élaboration du droit. Aussi suit-il ses intérêts. C'est le sentiment religieux de l'athée. Les Modernes ne font pas du radicalement neuf : ils raniment la tradition gnostique : le monde créé est mauvais et le salut est d'y échapper. L'individu moderne se déclare innocent de la misère, du sang versé et des oppressions subies ; il ne fait qu'agir selon une aspiration à exister librement en privé. Au-delà sont les ténèbres, et leurs franges nous sont données à voir sous les espèces monstrueuses de l'univers totalitaire qui résulte de la licence donnée à la mauvaise nature tapie en chacun de nous.

Les gnostiques sont aux deux limites du matérialiste imaginaire : les uns disent savoir le mal latent et s'en prémunissent par l'abstention : pas de métaphysique de la recherche du Bien ; pas de mystique de la pureté ; pas d'utopie du bonheur. Ce furent d'abord les bourgeois, dessillés, désassombris par un entendement bien tempéré, rejetant au Ciel leurs résidus, comme au trou de mémoire. Ils sont aujourd'hui la société même. Tous et chacun savent qu'il n'y a rien de bon à s'aventurer dans les pensées totalisantes : à se livrer aux démons de la reconstruction du monde à partir du néant. Les autres gnostiques sont ceux qui ont succombé aux imaginaires délirants de l'homme puissant, et ont produit du monstrueux qui mène au néant.

Où est, dans cette triste perspective, l'homme vivant ; celui qui éprouve en lui l'appel de l'être, qu'il ne sait formuler en mots ni traduire en actes, mais dont il pressent l'urgence ? Celui qui ne peut croire que cette existence sinistre équivaille à la vie ? Chez qui s'impose le désir de découvrir l'autre, par là soi-même, de se mettre en rapport, de faire entrer le monde en lui ? Ni religieux ni mystique ni matérialiste, débarrassé de l'abstrait conceptuel.

Du même auteur : Philippe Riviale