Paru le 03/03/2020 | Broché 231 pages
Tout public
avec le concours d'Yves Guiet | postface de Bernard Héraud
Cet ouvrage se singularise par son caractère innovant. En effet, le sujet qu'il traite, l'homosexualité durant la Grande Guerre, n'a pratiquement jamais été abordé, et pour cause : c'était un sujet tabou. Considérées comme avilissantes, ces pratiques « contre nature » jetaient la honte non seulement sur leurs auteurs, mais sur tout le milieu militaire. Le patriotisme et l'honneur en souffraient. Il convenait donc d'ignorer ces déviances, de les taire et de les punir, lorsqu'elles étaient avérées.
Longtemps soumise à la loi du silence, l'armée a peu à peu dévoilé ses secrets. Le président François Hollande a obtenu du Service historique de la Défense (SDH), en 2014, « que les dossiers des conseils de guerre soient numérisés et les archives disponibles » . C'est par le canal de cette mise en ligne qu'a pu être étudié le cas du caporal Jean, Auguste Moret, du 4e régiment d'infanterie, fusillé le 10 mars 1915 pour « abandon de poste en présence de l'ennemi ». En fait, le caporal Moret avait quitté sa tranchée pour tenter de rencontrer l'aumônier, afin de lui faire part des actes homophiles auxquels se livraient les hommes de son escouade, et d'échapper à leurs assiduités pressantes.
Avec le concours d'Yves Guiet, historien, et de Bernard Héraud, arrière-petit-neveu du caporal Moret, Jean-Michel Auxiètre a construit un ouvrage hybride où la fiction complète habilement les données authentiques sur lesquelles il s'appuie.
Un récit d'une grande originalité, qui nous transporte dans les coulisses nébuleuses de la Première Guerre mondiale.
Cet ouvrage est le sixième que signe Jean-Michel Auxiètre aux Éditions L'Harmattan. Avec le concours d'Yves Guiet, historien, et de Bernard Héraud, auteur de la postface et arrière-petit-neveu du héros malheureux de ce récit, il nous rapporte le combat insolite et déterminé de Jean, Baptiste Moret, un poilu fusillé pour un abandon de poste dont les raisons dérangeantes sont exposées et débattues dans le récit. Bernard Héraud, apparenté au fusillé, figure sur la photo (à droite) devant la maison natale de ce dernier, au village Le Theix, dans la Creuse. Près de lui Valéry Lamy, un voisin de la famille Moret, qui a fourni à l'auteur d'intéressants témoignages sur la vie en secteur rural, début des années 1900.