Collection(s) : Publications de la Sorbonne
Paru le 20/11/2006 | Broché 477 pages
Professionnels
préface Pierre Rosanvallon
Dans les premières années du XIXe siècle, à l'instar des autres régions de l'empire espagnol, le Rio de la Plata accède à l'indépendance. À l'origine de la nation argentine, ce processus est d'abord une révolution, avec le transfert de souveraineté du roi au peuple. Mais comment définir ce peuple souverain : s'agit-il du peuple abstrait des constitutions, conçu sur un mode unitaire, ou de l'ensemble des communautés que forment les cités ?
Cet ouvrage analyse les rapports politiques et les rivalités qui opposent dès lors la capitale, Buenos Aires, et les cités subalternes : la première entend présider aux destinées du pays en incarnant le peuple souverain, tandis que les secondes prétendent être les détentrices légitimes de la souveraineté. Quel sens revêt dans ce contexte la mise en place d'un régime représentatif ? Comment faire fonctionner le pacte politique ? Sur quelles bases fonder la nation ? La décennie de l'indépendance, placée sous le signe de la guerre, du patriotisme et de l'invention politique, peut se lire comme une tentative irrésolue de conciliation entre les forces centrifuges et le projet unitaire. Les contradictions de l'Argentine actuelle, république fédérale placée sous l'hégémonie de sa capitale, se trouvent à bien des égards en germe dans la naissance de cette nation.
Ce livre est à la fois une clé de lecture pour aborder l'histoire contemporaine de l'Argentine et une contribution à l'histoire politique et conceptuelle des révolutions atlantiques. Il participe ainsi au renouvellement actuel de l'histoire du politique en Amérique latine.
Ancienne élève de l'ENS, Geneviève Verdo est maître de conférences en histoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne et membre du MASCIPO-UMR 8168. Elle poursuit actuellement ses recherches sur l'histoire politique de l'Argentine au XIXe siècle et les expériences démocratiques dans le monde contemporain.