Collection(s) : Société internationale de recherches interdisciplinaires sur la Renaissance
Paru le 03/10/2005 | Broché 258 pages
Public motivé
sous la direction d'et avant-propos M.T. Jones Davies
Intériorité suspecte, espace obscur du secret de l'homme habitué dès l'antiquité à se tourner vers l'extérieur pour trouver son équilibre. Intériorité coupable, condamnée à la plus haute surveillance dans le discours religieux, puis rachetée par l'extériorité de la grâce. Intériorité valorisée, aussi devant le vertige des apparences. Puis peu à peu le ciel et l'enfer vont s'intérioriser. L'intériorité est-elle vouée au silence ? « Le coeur ne se brise-t-il pas de rester silencieux ? » se demandait Hamlet. Mais il craignait tout autant qu'on lui arrache « le coeur de son mystère ». À la Renaissance, on mesure l'ambivalence de l'intériorité. On est en voie de l'assumer, de lui laisser la parole. L'iconographie, la poésie, l'essai, la scène tentent de dire l'intériorité, avec prudence, en ayant recours à des conventions encore contraignantes. Et Montaigne disait « Il faut sonder jusqu'au dedans » (Essais II, i).