Collection(s) : Perspectives internationales
Paru le 17/09/2001 | Broché VII-277 pages
Professionnels
préface Pierre Michel Eisemann
Lancée par l'OTAN le 24 mars 1999, l'opération Force Alliée a engagé les forces atlantiques dans une intervention armée visant à mettre un terme aux exactions perpétrées par le régime yougoslave de Slobodan Milosevic contre les populations albanophones du Kosovo. Légitimée par ses auteurs au nom de ses objectifs humanitaires, cette utilisation de la force peut néanmoins être questionnée quant à sa légalité internationale tant en ce qui concerne le droit du recours à la force (jus ad bellum) que le droit des conflits armés (jus in bello).
En effet, cette opération armée s'inscrit dans un nouveau concept stratégique de l'Alliance atlantique tout en se plaçant sur le terrain contestable de l'«intervention humanitaire» alors même qu'elle se trouve en contradiction avec les règles posées par la Charte des Nations Unies en matière de recours à la force. Par ailleurs, la conduite des hostilités, reposant uniquement sur l'utilisation de l'arme aérienne, conduit à mettre en cause l'adéquation des méthodes et moyens de combat aux buts humanitaires affichés.
Alors que la décennie quatre-vingt-dix s'était ouverte sur la proclamation d'un «nouvel ordre mondial» devant assurer la paix par le droit international, elle s'est ainsi paradoxalement close sur une intervention armée mettant en question les futurs contours de la sécurité internationale.
Alessandro Buzzi prépare une thèse de doctorat en droit international. Il est allocataire de recherche et chargé de travaux dirigés à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne).