Collection(s) : Le manuscrit recherche-université , L'esprit des lettres
Paru le 05/12/2012 | Broché 409 pages
Public motivé
« L'intraduisible dont je suis fait »
Artaud et les avant-gardes occidentales
Entre 1943 et 1944, alors qu'il est interné à Rodez, Antonin Artaud traduit Lewis Carroll et Edgar Poe. C'est à l'occasion de ces traductions qu'il se remet véritablement à écrire et reprend le fil d'un mouvement largement interrompu depuis 1937. La confrontation à la langue et au texte étrangers permet à Artaud d'élaborer une poétique de la voix, du rythme et de la scansion qui prend de plus en plus d'ampleur à la sortie de Rodez. L'étude des traductions de Rodez sert ici de point de départ pour éclairer toute la production - textuelle et graphique - de l'après-Rodez, des glossolalies aux dessins écrits, et pour penser la relation d'Artaud aux avant-gardes occidentales et la spécificité de sa pratique poétique au regard de celle d'autres poètes qui, des futuristes (Khlebnikov ou Marinetti) à certains dadaïstes (Ball, Tzara, Hausmann), ont également cherché, dans la première moitié du vingtième siècle, à renouveler la langue poétique.
Professeur de littérature générale et comparée à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV), Anne Tomiche a récemment publié Métamorphoses du lyrisme (2010) et dirigé la publication de Philomèle. Figures du rossignol dans la tradition littéraire et artistique (2006), La Recherche en littérature générale et comparée en France en 2007 et Modernités occidentales et extra-occidentales (2009).