Collection(s) : Italica
Paru le 22/01/2014 | Broché 170 pages
Public motivé
traduction et préface d'Eric Vial
Y a-t-il eu un État fasciste en Italie ? Le fascisme se proclama totalitaire et corporatiste, mais fut-il véritablement l'un et l'autre ? Il prétendit construire un État nouveau, mais réutilisa en abondance des éléments de l'État libéral. Autoritaire et dictatorial, il concentra les pouvoirs publics, mais accepta aussi leur relative pluralisation. Il intégra les organisations de défense des intérêts économiques et sociaux, supprima les élections libres, créa un ersatz de représentation politique, utilisa des organisations satellites, mais eut recours à des administrations parallèles pour gérer la crise économique.
Dans ce livre qui constitue à la fois une histoire des institutions fascistes et une étude de l'État césariste, Sabino Cassese bouscule des idées reçues, sur l'existence même d'un État spécifiquement fasciste, sur les liens entre cet État et l'État libéral, sur ses héritages dans l'État démocratique, sur les réalités et les conséquences du corporatisme mussolinien, souvent escamotées. Les faits qu'il met au jour prendront à contre-pied bien des certitudes et des représentations idéologiques touchant au fascisme, au totalitarisme et à la nature même de l'État, pouvant susciter en France comme en Italie le débat, au-delà des polémiques.
Sabino Cassese, professeur émérite à l'École normale supérieure de Pise et juge au Conseil constitutionnel italien, est l'un des principaux spécialistes des problèmes de l'État et de l'administration. Il a été ministre de la Fonction publique en 1993-1994 dans le gouvernement de Carlo Azeglio Ciampi avant que celui-ci ne devienne président de la République. Parmi ses nombreux ouvrages ont été traduits en français : La Composition de l'État en Europe (La Découverte, 1996) ; La Construction du droit administratif : France et Royaume-Uni (Montchrestien, 2000) ; Culture et politique du droit administratif (Dalloz, 2008) ; et Au-delà de l'État (Bruylant, 2011).