Collection(s) : Levée d'ancre
Paru le 19/02/2010 | Broché 107 pages
photographies Gheorghe Rasovszky
Le poème de Sebastian Reichmann ne saurait tomber dans le travers du discours poétique, tel que Bakhtine le pointe, il n'oublie ni d'inclure en lui le processus poétique, ni d'éviter la «pureté univoque». C'est, par excellence, un art de la parole vivante, un art de l'équivoque, de l'ambiguïté. Par petites touches et retouches, en le lisant, on voit se lever et croître tout un monde linguistique. Il se décline selon plusieurs registres, plusieurs langues, de l'ordinaire au sublime ; il a sa concrétion géographique, sa relativité historique, et se reconnaît amoureux du divers. C'est un monde bariolé, déchiré entre la tendresse pour les êtres, les clins d'oeil admiratifs pour les choses et la lutte amère avec «l'ange de la destruction», un monde qui s'empare de l'unité de la langue point résolue encore pour en faire une renaissance.
Né à Galatzi, en Roumanie, Sebastian Reichmann vit et travaille en France depuis une trentaine d'années. Il a traduit Zenobia (avec Luba Jurgenson, 1995) et une anthologie, Discours pour les pierres (2002), de Gellu Naum. Il a traduit également des poètes américains contemporains. Ses principaux recueils de poèmes : Pour un complot mystique (1982), Audience captive (1988), Balayeur devant sa porte (2000), Le Pont Charles de l'Apocalypse (2003), Mocheta lui Klimt (en roumain, 2008) ; avec Dan Stanciu, Dimensiunea «Umbrella» (en roumain, 2009). L'Harmattan a publié Cage centrifuge (2003), et sa traduction des Témoins oraculaires de Dan Stanciu (2009).