Collection(s) : Histoire
Paru le 01/03/2003 | Broché 305 pages
Public motivé
préface Jean-Marie Mayeur
Au XIXe siècle, le déroulement des processions hors des édifices religieux est autorisé par le Concordat de 1801 mais peut être interdit pour des raisons d'ordre public ou lorsque des temples de cultes différents existent dans la commune. Au droit pour l'Eglise de célébrer librement et publiquement le culte s'oppose donc le devoir pour les pouvoirs publics de maintenir la tranquillité publique, de garantir la pluralité des cultes et la liberté de conscience. En outre, le caractère politique de certains cortèges religieux, particulièrement à partir des années 1870, est dénoncé par une partie des républicains qui voient dans le droit pour les catholiques de faire sortir les processions un «privilège» et posent ainsi la question de la liberté de manifester sur la voie publique.
La question des processions est posée en France à partir de la monarchie de Juillet, à un moment où l'Eglise tente de renforcer sa visibilité dans l'espace public en donnant plus d'éclat aux cortèges religieux, en multipliant parfois ces derniers pour reconquérir les âmes et montrer que les foules lui restent fidèles. Le renouvellement des formes de la piété, l'introduction de la liturgie romaine permettent en partie ces évolutions.
Le champ de cette étude recouvre un ensemble de huit départements s'étendant du Limousin aux Charentes, du Périgord au Poitou, des régions en partie «mixtes» où se côtoient catholiques et protestants, des régions dans l'ensemble tièdes ou indifférentes sur le plan religieux au XIXe siècle, où le détachement de la pratique religieuse est parfois précoce et massif.
Paul D'Hollander est maître de conférences en Histoire contemporaine à l'Université de Limoges et travaille sur l'histoire religieuse de l'époque révolutionnaire et du XIXe siècle. Il a organisé en 2000 à Limoges un colloque sur les cérémonies extérieures du culte en France au XIXe siècle, dont les actes ont été publiés par les PULIM.