Collection(s) : Archipoche
Paru le 09/05/2019 | Broché 249 pages
traduit de l'anglais par Eve Paul Margueritte | préface de Pierre Brévignon
La bien-aimée
Jocelyn Pierston, sculpteur au talent prometteur, a vingt ans lorsqu'il s'éprend d'Avice Caro, native comme lui de l'île de Slingers. Mais leur idylle tourne court. Vingt ans plus tard, le hasard va placer sur son chemin la fille d'Avice Caro. Son émoi amoureux sera de nouveau couronné d'insuccès...
À l'inverse d'un Dorian Gray, Pierston éprouve l'illusion de ne pas vieillir, grâce à la pureté de son sentiment pour celle qu'il nomme « la Bien-Aimée » et qui prend la forme changeante des femmes rencontrées tout au long de sa vie. Inconstant en amour, il reste ainsi fidèle à son fantasme.
Hypocrisie des conventions sociales, tours ironiques du destin, quête inapaisable d'un idéal... Tous les motifs chers à Thomas Hardy irriguent cette surprenante parabole, chant d'adieu qui prend congé de la fiction sur un ton cruel et burlesque. Marcel Proust en soulignera l'étrange attrait en ces termes : « une très belle chose qui ressemble malheureusement un tout petit peu (en mille fois mieux) à ce que je fais... Il n'y manque même pas la légère part de grotesque qui s'attache aux grandes oeuvres ».
Thomas Hardy (1840-1928) a situé dans le comté fictif du Wessex l'intrigue de nombre de ses romans, dont les personnages luttent avec leurs pulsions dans un climat d'hypocrisie sociale. Tess d'Urberville (1891) et Jude l'obscur (1896) suscitent ainsi le scandale, auquel La Bien-Aimée (1897) met un terme définitif. Il repose à l'abbaye de Westminster, aux côtés de Dickens, Kipling et Samuel Johnson.