Paru le 15/12/2019 | Broché 426 pages
Public motivé
préface de Michel Figeac
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la France connut le mouvement philanthropique qui ouvrit la voie à la première expérience précoce de la bienfaisance nationale pendant la Révolution française. Cette mutation idéologique et institutionnelle bouleversa la solidarité traditionnelle au sein de laquelle les élites assistaient les pauvres pour obtenir le salut de leur âme et remplir le devoir social attaché à leur rang.
Les études sur le lien solidaire se focalisent sur la mentalité et la pratique charitable des élites pour comprendre comment la charité privée fut utilisée pour gouverner la société de l'Ancien Régime et quels furent les changements apportés par la Révolution. L'action charitable privée des élites locales est ainsi examinée à travers leur engagement dans la gestion et le financement des établissements de charité, l'activité collective au sein des associations privées et la pratique individuelle devant la mort pour une période relativement longue allant de 1750 à 1830.
L'espace de l'observation est localisé sur les différentes paroisses de Bordeaux, coeur administratif de la Guyenne, métropole religieuse et ville portuaire cosmopolite en plein essor où la splendeur des nobles et des négociants riches contrastait avec la pauvreté du peuple accentuée par l'immigration des ruraux. Ces études à l'échelle locale nous permettent de décrire l'évolution du rôle que les élites jouèrent dans les rapports sociaux à travers les vicissitudes historiques.
Yukako Sora a soutenu sa thèse Les élites et l'assistance aux pauvres en Bordelais de 1750 à 1830 à l'Université Bordeaux Montaigne en 2014. Elle est membre du CEMMC, chercheuse attachée à la Japan Society for the Promotion of Science (JSPS) et chargée de cours à l'Université féminine du Japon. Ses recherches portent sur la charité privée, le comportement et la mentalité chez les élites sous l'Ancien Régime, pendant la Révolution et au XIXe siècle.
