La collaboration dans la production de l'écrit médiéval : actes du XIIIe colloque du Comité international de paléographie latine, Weingarten, 22-25 septembre 2000

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 413 pages
Poids : 1905 g
Dimensions : 21cm X 30cm
Date de parution :
EAN : 9782900791592

La collaboration dans la production de l'écrit médiéval

actes du XIIIe colloque du Comité international de paléographie latine, Weingarten, 22-25 septembre 2000

de

chez Ecole des chartes

Collection(s) : Matériaux pour l'histoire

Paru le | Broché 413 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Au-delà de l'image traditionnelle du copiste isolé dans sa chaire solennelle, la production de l'écrit au Moyen Age a connu des formes multiples de travail en commun, des procédures raisonnées de partage de la fabrication ou de contrôle de qualité, dont la reconstitution n'est possible qu'en faisant parler les indices les plus ténus fournis par le produit fini, livre ou charte.

L'écriture collective, en effet, n'est pas seulement la production/reproduction de contenus textuels à destination d'un groupe défini : c'est d'abord un art visuel et manuel, qui repose sur l'apprentissage et la réplication d'un répertoire formel de lettres, d'images, de mises en pages, à la fois traditionnel et soumis à une constante réélaboration. Après les scriptoria, des milieux plus larges, comme les communautés universitaires, créeront d'autres procédures, d'autres modes d'échange et d'autres formes pour d'autres types de produits : on connaît surtout le système des textes de référence loués «à la pièce» pour servir à la copie simultanée d'exemplaires multiples. Mais des communautés plus discrètes trouveront aussi le moyen de multiplier des textes moins autorisés.

L'enquête codicologique, paléographique et philologique révèle les interventions concurrentes ou successives sur un même texte, de la composition conjointe par deux ou plusieurs «auteurs» à l'adaptation de textes existants, glose, traduction, remaniement : autant de perspectives sur les méthodes changeantes du travail intellectuel. Matériellement, les cas où le même homme peut être auteur, copiste et enlumineur (sans compter la préparation du parchemin ou de l'encre) sont toujours plus rares : la multiplicité des compétences nécessaires suppose le concours, en succession organisée, d'un nombre croissant de personnes. De même, les chancelleries, en s'étoffant, passent de la collaboration informelle avec les clercs d'une église voisine, voire avec le destinataire lui-même, à une production assurée par leur propre personnel, selon une organisation structurée qui laisse sur le parchemin des traces conventionnelles, souvent discrètes et sibyllines. Ces évolutions iront jusqu'à une minutieuse spécialisation, celle qu'on peut observer à la fin du Moyen Age dans les ateliers commerciaux de librairie, dont les procédures rationalisées seront en partie héritées par les premiers typographes.