Collection(s) : Archigraphy
Paru le 08/10/2009 | Broché 559 pages
Public motivé
Xavier Capodano (Le Genre urbain)
Voilà un livre ambitieux où Michaël Darin nous propose, et ce n'est pas la moindre des choses, de voir et d'apprécier la ville autrement afin de mieux s'en emparer. Celui-ci va mettre l'accent sur cette bizarrerie collective qu'est une ville où chaque acteur, du concepteur au simple citadin, a non seulement sa place, mais surtout participe à sa transformation. Le sous-titre du livre d'Eric Hazan, l'invention de Paris est : "il n'y a pas de pas perdus". On peut se risquer à rajouter à La comédie urbaine de Michaël Darin : "il n'y a pas de flâneries perdues". Tout un programme !
Ce livre est destiné aux flâneurs. Il leur apprend à voir la ville comme ils ne l'ont jamais vue : toute hérissée d'irrégularités, de paradoxes et de ruptures. Pourquoi tel alignement de façades est-il rompu par un décrochement qui semble absurde, pourquoi telle place partie pour être circulaire bute-t-elle sur un mur ? C'est que la ville, oeuvre collective, reflète l'infinie complexité de la «comédie urbaine», ce jeu permanent entre idées, représentations, intérêts, ambitions contradictoires. En constante transformation, à jamais imparfaite, la ville contraint le promeneur à se rappeler que le premier mode d'être au monde est l'émerveillement.
Michaël Darin a obtenu sa licence en philosophie et en sociologie à Jérusalem, son diplôme d'architecte à Londres et son doctorat en histoire à Paris. Il a enseigné à l'École d'architecture de Nantes et occupe aujourd'hui le poste de professeur d'histoire de l'architecture et de la ville à l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles.
Ses recherches ont porté sur le percement des grandes voies urbaines au 19e siècle, la politique urbaine d'alignement, les places de Nantes et de Paris, les boulevards, l'urbanisme du 20e siècle, les rapports entre ville et langage. Le présent ouvrage offre une synthèse de ses travaux et réflexions.