La croisière noire. Vol. 1. L'esclave : roman historique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 149 pages
Poids : 192 g
Dimensions : 15cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-87867-786-7
EAN : 9782878677867

L'esclave

roman historique

de

chez Presses du Midi

Serie : La croisière noire. Vol 1

Paru le | Broché 149 pages

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Quatrième de couverture

La Croisière noire

Tome I

L'esclave

Kouffo écoutait le claquement irrégulier de la voiture qui l'empêchait de s'endormir. Le vent faisant avancer la grande barque était tombé et les légères brises qui se levaient ne suffisaient pas à la bouger. Là-haut, sur le pont, les Blancs qui appelaient ça « calme plat », scrutaient fébrilement le ciel, se grattaient la tête et prononçaient des mots inconnus. Le calme plat avait un avantage : on les laissait plus longtemps sur le pont. C'était tellement mieux que leur misérable et puante prison où il était impossible de se tenir debout ! Quand le vent gonflait les grandes toiles, ils montaient sur le pont pour manger, se laver, faire de l'exercice, et quand elle était trop agitée, ils devaient rester couchés sur le sol crasseux de l'entrepont où l'odeur pestilentielle du vomi se rajoutait à celle de la sueur.

Il faisait noir, dans leur parc, mais ses yeux perçants d'homme de la brousse l'avaient habitué à voir dans la pénombre du soir, et même de la nuit. Les fers de ses chevilles lui irritaient la peau. La nuit, ils étaient plus pénibles à supporter que le jour, et leur mordaient les chairs, meurtries par des jours et des nuits d'enchaînement. Autour de lui dormaient ses compagnons d'infortune, épuisés par plusieurs jours de mer, la promiscuité et les aliments pas frais et trop lourds. L'eau et les aliments avaient diminué et plusieurs captifs souffraient de douleurs aux entrailles, d'aigreurs, de diarrhées et constipations. Les mouvements de la barque qui se penchait d'un côté ou de l'autre provoquaient des nausées. Ça sentait la sueur, le sang, l'urine, les excréments, le renfermé, le moisi, les vomissures. Ça sentait... l'homme privé de liberté... enfin, ce qui restait de sa dignité.

Du même auteur : Ariane Mickael-Mitchell