Collection(s) : Théâtre
Paru le 23/03/2023 | Broché 154 pages
présentation et bibliographie Georges Lebouc
Le public aime, bien sûr, entendre des contes de fées, sinon comment expliquer le succès de Perrault, des frères Grimm ou d'Hans Christian Andersen ? La Demoiselle de Magasin n'est pas que cela ! Elle est assez jolie pour troubler tous ceux qui l'approchent. Une première énigme pour le spectateur : se mariera-t-elle ou ne se mariera-t-elle pas ? Et, si elle décide de se marier, avec lequel de ses soupirants (déclarés ou discrets) ? Elle paraît si sérieuse, si travailleuse, on a l'impression qu'elle s'intéresse davantage à son métier qu'à ceux qui lui font la cour... Elle semble si consciente de son statut social. André Amelin, un prétendant : « J'ai compris, vous avez été très gentille, très courageuse, et très bonne... très intelligente surtout, car il est toujours très intelligent de ne pas vouloir sortir de son rang... Vous me comprenez, mademoiselle Claire ? » Où se nichent les scrupules de Claire ?
Les auteurs ont su maintenir le suspense jusqu'à la dernière page, en transformant une bluette en une sorte de roman policier.
Jean-François Fonson et Fernand Wicheler ont remporté un succès mondial avec Le Mariage de Mlle Beulemans, créée à Bruxelles au Théâtre de l'Olympia en 1910 par deux « pros » commandités pour boucher un « trou » d'une quinzaine de jours pour palier la défection d'une troupe prévue pour début mars 1910. Fonson et Wicheler s'étaient alors mis à pondre une pièce qui avait, disait-on, des « relents autobiographiques ». Ils ne s'imaginaient pas que leur « oeuvrette » allait devenir emblématique du théâtre bruxellois, pour aller jusqu'à l'emporter sur les pièces de Maeterlinck et de Ghelderode. Elle sera jouée jusqu'à aujourd'hui, traduite dans dix-sept langues et aura connu plus de dix mille représentations à travers le monde. La Demoiselle de magasin est la pièce que nos auteurs commettent après leur premier succès. Fonson et Wicheler s'en allèrent créer leur nouvelle pièce à Paris le 13 février 1913, au Théâtre du Gymnase, avec des comédiens parmi lesquels figurait Jules Berry (dans le rôle d'André, jeune premier, rôle qu'il avait déjà tenu dans Beulemans). La Demoiselle fut jouée plus de trois cent fois et connut de nombreuses traductions, notamment aux États-Unis, en Australie, mais aussi en Espagne !
