Collection(s) : Essais
Paru le 01/08/2014 | Broché 178 pages
Public motivé
préface de Bernard Dreyfus
La loi du 16 décembre 2010 réformant les collectivités territoriales a été abrogée, mais l'Acte III de la décentralisation annoncé en 2012 a été finalement abandonné, et la courbe de la dette publique ne s'est pas inversée. Bien que représentant à peine 8 % de celle-ci, le millefeuille territorial serait devenu le symbole de la dérive des dépenses publiques. Est-ce si évident ? Le «big bang» territorial défendu par le Premier ministre en avril 2014 a-t-il été pensé, et les coûts de la décentralisation correctement analysés ? La fragilité de l'argumentation sur la réduction des dépenses locales, les versions successives des textes et des cartes sèment le trouble. Par ailleurs, «l'organisation territoriale de la République» diffère opportunément les enjeux liés aux missions de l'État et des collectivités territoriales, et donc de la décentralisation. Une réforme des politiques publiques pourrait-elle se révéler responsable budgétairement, à défaut de se vouloir populaire ? À ce jour, la division territoriale s'est installée, au-delà des clivages politiques, et le risque d'un désordre territorial laissé à la prochaine législature inquiète. La France des territoires demeure pourtant une perspective mobilisatrice, à la condition qu'une vision fondatrice et des principes d'action construisent le plus large consensus. À défaut, la France n'échappera pas à la maladie du détricotage législatif.
Haut fonctionnaire territorial, Jean-Charles Manrique, directeur général des services du conseil général du Loiret, après des fonctions administratives et en cabinet à la ville de Paris et de développement territorial à la Caisse des dépôts et consignations, a occupé successivement des fonctions de direction générale ou adjointe en région, en département et en communauté d'agglomération.