Paru le 06/03/2002 | Broché 219 pages
La femme sans sépulture, c'est Zoulikha, héroïne oubliée de la guerre d'Algérie, montée au maquis au printemps 1957 et portée disparue deux ans plus tard, après son arrestation par l'armée française. Femme exceptionnelle, si vivante dans sa réalité de mère, d'amante, d'amie, d'opposante politique, dans son engagement absolu et douloureux, dans sa démarche de liberté qui scelle sa vie depuis l'enfance et qui ne l'a jamais quittée, sa présence irradiante flotte à jamais au-dessus de Césarée...
Autour de Zoulikha s'animent d'autres figures de l'ombre, paysannes autant que citadines, vivant au quotidien l'engagement, la peur, la tragédie parfois. Véritable chant d'amour contre l'oubli et la haine, de ce passé ressuscité naît une émotion intense, pour ce destin de femme qui garde son énigme, et pour la beauté d'une langue qui excelle à rendre son ombre et sa lumière.
Née à Cherchell (Césarée) près d'Alger, membre de l'Académie royale de Belgique, Assia Djebar enseigne la littérature française et francophone à l'Université de New York (NYU).
Révélé très tôt, son talent de romancière s'est affirmé en 1980, après vingt années consacrées à l'enseignement et au cinéma, avec Femmes d'Alger puis, publiés aux éditions Albin Michel, Loin de Médine ; L'amour, la fantasia ; Vaste est la prison ; Le Blanc de l'Algérie et, en 1999, Ces voix qui m'assiègent.
Son œuvre a été couronnée par de nombreux prix : prix Maurice - Maeterlinck (1994), International Neustadt Prize (1996), prix Marguerite-Yourcenar (1999), et Prix de la Paix 2000, décerné en Allemagne aux auteurs les plus prestigieux.