Collection(s) : Essais et documents
Paru le 20/01/2012 | Broché 228 pages
Public motivé
La France coloniale à l'assaut de la Chine
C'est en Indochine et en Chine, et plus précisément dans l'enclave de Quang-Tchéou-Wan dévolue à la France, que l'adjudant François Morlat rédige son journal de 1897 à 1901. A partir de ses possessions d'Indochine, la France coloniale tente alors de conforter sa zone d'influence dans le sud de la Chine. Le journal développe tout d'abord la chronique sans surprise de l'occupation du nord pacifié de l'Indochine : les militaires ouvrent et entretiennent des pistes, recrutent et forment les tirailleurs indigènes, s'adonnent au jardinage (ils sèment les graines « de Monsieur Vilmorin »). Les échos de la France métropolitaine et de ses tensions semblent cependant parfois tout proches : capturé et enchaîné, une « espèce de chien sauvage » est ainsi « baptisé du beau nom de Dreyfus »...
Mais il n'est plus rien de tel dans la relation de la mission en Chine, que secoue alors la révolte des Boxers. A la tête de tirailleurs chinois récemment recrutés, l'adjudant constate avec un effroi croissant que la pacification de la concession de Quang-Tchéou-Wan (« le Hong-Kong français ») n'est pas une mince affaire : désertions et attaques de « pirates » se multiplient et les ripostes et mesures vexatoires de l'armée française renforcent l'hostilité d'une population foncièrement réfractaire à l'occupation. La chronique de François Morlat constitue alors un témoignage exceptionnel.
Professeur agrégé et docteur d'Etat, J.J. Tatin-Gourier est titulaire de la chaire de littérature du XVIIIe siècle à l'Université de Tours. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux Lumières et à la pensée politique du XVIIIe siècle. Il dirige la collection Réseau Lumières.