Paru le 28/01/2012 | Broché 275 pages
traduit de l'arabe (Irak) par Stéphanie Dujols
Sabiha est une jeune femme originaire du Sud de l'Irak, qui poursuit ses études à la faculté des lettres de Bagdad. Arrêtée le lendemain du coup d'Etat de février 1963, en raison de sa liaison amoureuse avec Badr, un militant communiste, elle est affreusement torturée et violée par ses geôliers ; à sa sortie de prison, brisée, elle découvre qu'elle est enceinte et que Badr a été tué.
Commence alors une longue confession de Sabiha (nous apprendrons qu'il s'agit d'un roman destiné à un concours) où sont dénoncés l'archaïsme, l'hypocrisie, la cruauté, le machisme qui ravagent la société irakienne, et que la répression politique ne fait qu'ancrer davantage dans les moeurs. La narratrice dévoile parallèlement ce qui la rattache encore à la vie : sa recherche éperdue du plaisir sexuel, ses amours avec ses amies Hoda et Hijran, ses liaisons passionnées mais toujours insatisfaites avec des hommes de passage...
Salué par la critique à sa parution en 2000, ce roman à la fois sensuel, lyrique et corrosif a été interdit à la diffusion dans la plupart des pays arabes. Il est souvent cité dans les études sur l'érotisme dans la littérature arabe contemporaine, et notamment sur l'homosexualité féminine.
Née à Bagdad en 1944, Alia Mamdouh a dirigé le magazine Al-Râsid (1975-1980) avant de s'expatrier à Beyrouth, Rabat, et enfin Paris, où elle vit actuellement. Elle est l'auteur de deux recueils de nouvelles et de six romans dont deux ont été traduits en français et publiés chez Actes Sud (La Naphtaline, 1996, et La Passion, 2003). Son roman Al-Mahbûbât ("Les Bien-Aimées"), déjà traduit en anglais, a obtenu en 2004 le prestigieux prix Naguib Mahfouz.