Paru le 25/11/2010 | Broché 188 pages
Public motivé
préface Jacques Fame Ndongo
L'auteur s'emploie à démontrer l'absence totale de gratuité dans l'acte poétique césairien qui entend toujours préfigurer l'acte politique. La poésie césairienne se veut une manifestation verbale dont la performativité tient à cueillir les étoiles, à éclipser la lune, à faire exploser les monts les plus colériques tout en enchaînant les démons du vice pour mille ans. Loin d'être un verbiage gratuitement apocalyptique, le verbe césairien fait figure de parole volontairement cosmogonique. Sa poésie est un projet de réparation des dommages causés à l'humanité nègre. Ce qui justifie la nervosité d'écriture contagieuse de défi que dévoile son irrésistible oeuvre.
La truculence de la parole fondatrice de Césaire renouvelle, tout au long de la lecture du texte, la perception du poète martiniquais comme pierre angulaire de la négritude, c'est-à-dire l'apôtre principal de la lutte contre l'assimilation. Le poète utilise la négritude comme une plate-forme idéologique et donc politique pour provoquer le réveil de l'humanité noire, manifestant par la même occasion un incoercible besoin de lucidité. Césaire a toujours su dire ce qu'il fallait au moment opportun «non seulement du mieux, mais du plus haut qu'on pût le dire», comme le reconnaît André Breton, émerveillé.
Gérard-Marie Messina est enseignant-chercheur au Département d'Anglais de l'Université de Buea (Cameroun). Il enseigne les Théories littéraires, les Littératures Africaine, Caribéenne et Africaine-Américaine. Il a produit une thèse de Doctorat/Ph.D sur l'oeuvre d'Aimé Césaire à l'Université de Yaoundé I. Ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé (Vice-major 40e promotion Lettres Modernes Françaises), spécialiste de diplomatie économique, il est aussi titulaire d'une Maîtrise professionnelle et d'un Master de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Journaliste (titulaire d'un Brevet de Technicien Supérieur), il a longuement exercé dans plusieurs entreprises de presse.