La grande fête sans fin

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 221 pages
Poids : 359 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84590-194-0
EAN : 9782845901940

La grande fête sans fin

de

chez Arfuyen

Collection(s) : Neige

Paru le | Broché 221 pages

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traduit de l'allemand et présenté par Aimée Bleikasten


Quatrième de couverture

Si l'on voulait définir l'originalité de la poésie de Jean Hans Arp, il faudrait partir de son refus de toute rhétorique. Il y a chez lui quelque chose d'opiniâtrement enfantin qui le sauve de la pose et de la grandiloquence. Il dit la table, le nuage, le voilier, la forêt, la rose, et s'il se risque au lyrisme, c'est avec une narquoise pudeur. Dans la simplicité, il trouve sa force, sa liberté et son éthique.

Déjà très présente dans les textes de sa période dadaïste, l'interrogation existentielle accède dans les poèmes de la Grande Fête sans fin (1960-1966) à une dimension cosmique et métaphysique. D'étranges personnages évoluent dans l'espace, où ils rencontrent nombrils, moustaches, assiettes, mais aussi étoiles, anges ou démons. Ailleurs surgissent sphinx, monstres, momies, mille fois moins menaçants pourtant que le « royaume Mobiloil / avec ses treize ponts des soupirs / ses allègres appareils d'alerte / et ses pleins jours synthétiques ». Le poète met en garde contre « le progrès enragé », « l'âme surcollective / le surmoi surtoi surnous robotique » et « les sursinges progressistes ».

Arp joue des mots comme des couleurs et des formes, avec distance et ironie. Il ne se laisse pas imposer leur pouvoir. Inventer des mots, une langue - « olmen », « firgel »... - l'amuse plus que tout : « La belle langue firgel, se réjouit-il / c'est s'attarder rêver / penser et fantasmer ». Rêver, hors de toute contrainte, tel est bien le ressort de sa poésie. Et c'est bien lui, l'enfant distrait qu'il nous montre à l'école : « Un écolier ne veut pas réussir dans sa classe / mais redoubler / et rêver rêver. »

Pour un tel créateur, libre de toute convention ou habitude, écrire, peindre, sculpter sont une même démarche. « Jean Arp, ironise-t-il, prend des leçons particulières de modelage / chez des anges véritables [...] Je veux créer des fleurs avec de la lumière et encore de la lumière / et flotter et fleurir dans la solitude infinie. » Son mot d'ordre pour la sculpture s'applique tout aussi bien à la poésie : « La sculpture doit marcher sur la pointe des pieds, sans faste ni prétention, légère comme la trace d'une bête dans la neige ».

Du même auteur : Jean Arp