La Grèce dissidente moderne : cultures rebelles

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 227 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782747539005

La Grèce dissidente moderne

cultures rebelles

de

chez L'Harmattan

Collection(s) : Etudes grecques

Paru le | Broché 227 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

L'univers socioculturel de la dissidence en Grèce au cours des deux derniers siècles fournit un excellent moyen pour étudier ce que Michel Foucault appelait «la continuité des illégalismes populaires» s'agissant de la période, plus ou moins longue selon les sociétés, qui précède la consolidation définitive du capitalisme face à l'organisation sociale traditionnelle. Ceci est vrai également pour l'ensemble des États-nations du Sud-est européen dont la création au XIXe siècle fut soumise à l'étroite tutelle des grandes puissances européennes. Si pour un pays comme la France du XIXe siècle les «classes dangereuses» ont été longtemps confondues avec les «classes laborieuses» selon le mot de Louis Chevalier, le système institutionnel imposé aux sociétés balkaniques aura rejeté dans la condition du hors-la-loi la majorité du peuple rural et urbain jusqu'aux lendemains de la dernière guerre.

Valable, en principe, sur le plan synchronique, la continuité en question, on la retrouve aussi au niveau diachronique: les bandits sociaux grecs du XIXe siècle sont les descendants directs des prestigieux clephtes du XVIIIe siècle (principaux artisans de l'indépendance du pays) en même temps que les ancêtres des rébétès (la «pègre» urbaine d'où est issu le chant rébétiko qui deviendra par la suite la musique nationale grecque par excellence) ainsi que des montreurs d'ombres ambulants (théâtre oral de Karaghiozis) qui reprendront, sur un autre plan, le flambeau de la contestation sociale. La même éthique, les mêmes valeurs sociales, le même imaginaire semblent traverser d'une époque à l'autre, tel un fil rouge invisible, ces formations de «rebelles primitifs», pour évoquer E. Hobsbawm, formations que le reste de la société appréhende, rejette ou méprise, tout en manifestant une secrète fascination pour leur mode de vie, leur univers moral ou leurs productions culturelles.

Biographie

Stathis Damianakos, sociologue et politiste, est chercheur au CNRS (Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des espaces) et enseignant à l'École doctorale de l'Université Paris X, Nanterre ainsi qu'à l'EHESS. Docteur ès Lettres et Sciences Humaines des Universités de Paris. Ses recherches portent sur les transformations actuellement en cours dans les sociétés rurales locales en Grèce et aussi sur le rapport entre dissidences sociales et identités socio-culturelles dans le Sud-est européen.