La guerre d'Algérie n'a pas eu lieu : du déni à l'oubli, chronique d'une tragédie

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 447 pages
Poids : 698 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-343-13599-1
EAN : 9782343135991

La guerre d'Algérie n'a pas eu lieu

du déni à l'oubli, chronique d'une tragédie

de

chez L'Harmattan

Collection(s) : Le croquant

Paru le | Broché 447 pages

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Quatrième de couverture

L'Algérie était la France, celle-ci ne pouvait donc entrer en guerre contre elle-même. Reconnaître l'état de guerre signifiait la reconnaissance d'ennemis que les Français d'Algérie considéraient depuis toujours comme une autre espèce, les « indigènes », pour ne pas les nommer des sous-hommes, ainsi qu'ils étaient pourtant traités.

S'il ne faut parler que d'une « simple opération de maintien de l'ordre », encore convient-il de préciser qu'il s'agit de l'ordre établi, celui des inégalités raciales. Dès lors que le pouvoir, civil et militaire, interdisait de nommer la guerre, la chape de plomb du déni général recouvrit l'ensemble du pays. Le mensonge d'État instaure une autre scène, publique, sur laquelle la guerre n'existe pas, ni non plus la torture, les massacres, les camps. La guerre devient même une opération de paix.

Pour mieux entretenir la confusion, un langage-écran se substitue à la langue commune. En l'absence de guerre, plus de prisonniers de guerre mais des rebelles « pris les armes à la main », sans droit aucun, les tortures ne sont que des « interrogatoires poussés » et l'extermination des civils que des « ratissages » et « nettoyages » de terrain. Dans le même temps où l'Algérie « se transforme en vaste camp de concentration », ainsi que le déplore le général Alix dans son rapport sur les camps d'internement, la circulaire Papon interdit l'utilisation du terme de camp, qui disparaît du vocabulaire. Cette dénaturation du langage s'est révélée si efficace qu'à leur retour au pays la plupart des deux millions de jeunes hommes enrôlés n'ont rien pu dire sur l'enfer vécu en Algérie. À l'heure de la sédition, face aux généraux et centurions dévoyés, ils ont pourtant été le premier rempart de la nation, qui les a si peu pris en considération.

Biographie

Après qu'il ait écrit aussitôt la première thèse sur les regroupements, Michel Cornaton entre dans le tableau, cette fois comme acteur. Le rôle qu'il est amené à jouer résulte d'une mosaïque d'émotions suscitées depuis son enfance, dans une mise en scène de la quotidienneté de gens ordinaires en des circonstances qui ne l'étaient pas : un orphelinat en temps de guerre, les lieux de réclusion du petit et du grand séminaire, puis de l'armée, avec en toile de fond la Seconde Guerre mondiale suivie de la guerre d'Algérie. L'enfant momentanément amnésique après son quasi-abandon devient hypermnésique. L'attention aux détails de la vie, au rythme des choses et des êtres, ainsi que la restitution méticuleuse des décors et des arrière-fonds, contribuent à donner toute son épaisseur à ce qui est vécu, en particulier le non-dit et la cruauté des institutions. À l'aune du souvenir, il réalise mieux ce qu'il doit à la poésie et à la littérature, aussi, en accord avec Clio, sa muse fidèle, leur a-t-il laissé plus de place qu'auparavant.