Collection(s) : Petite bibliothèque Ombres
Paru le 19/02/2015 | Broché 191 pages
traduit du suédois par Marguerite Gay et Gert de Mautort
Fondé sur la surveillance des uns par les autres, la force de l'État Mondial est d'avoir érigé la délation en acte civique. Aussi l'ingénieur Kall n'a-t-il aucun mal à se persuader que sa découverte - une drogue de vérité à laquelle il donne son nom - servira un État qui pourchasse sans pitié toute forme d'individualisme. Le viol cérébral qu'il commet sur Linda, son épouse, mettra le doute dans son esprit.
Il fera siens aussi les secrets qu'accusés ou suspects soumis à interrogatoire délivrent avec sérénité, comme si, soudain délivrés de l'angoisse, ils retrouvaient leur âme. Contraintes de se libérer du silence, les consciences vont se défaire dans un tissu de révélations qui mettront en péril l'organisation de l'État.
Figure majeure de la littérature suédoise de l'entre-deux guerre, Karin Boye (1900-1941) a donné avec La Kallocaïne, publié en 1940, un des chefs-d'oeuvre de la littérature dystopique ou contre-utopique, popularisée par des romans tel que Nous autres, d'Ievgueni Zamiatine (1920), Le Meilleur des mondes, d'Aldous Huxley (1932), et plus tard par 1984, de Georges Orwell (1949) et Fahrenheit 451, de Ray Bradbury (1953).
