Paru le 04/10/2000 | Broché 300 pages
Public motivé
Montée en puissance de droits de plus en plus différenciés, revendication du droit à la différence, déclin de la loi abstraite et uniforme, triomphe du marché et de la société civile : telle est la vision associée aujourd'hui au libéralisme, principalement chez les adversaires, parfois chez ses défenseurs. Pourtant les origines philosophiques du libéralisme contredisent ce schéma : les «classiques» ont mis au centre de leur pensée la souveraineté de la Loi, ainsi que sa fécondité pour la liberté humaine.
Alors de quoi parle-t-on ? S'agit-il d'un renversement complet, ou bien existerait-il une tension interne à la pensée libérale ? Comment s'est établi le partage entre le courant rationaliste (fondateur du libéralisme politique) et le courant empiriste, créant, avec David Hume, le libéralisme économique ?
Telles sont les questions qu'explore le présent ouvrage, en les rapportant à l'idéal commun des libéraux : le «gouvernement de la liberté».
Directeur de recherche au CNRS et membre du CEVIPOF, Lucien Jaume enseigne la philosophie politique à Sciences Po et au Centre Raymond-Aron (EHESS). Parmi ses ouvrages, il a publié chez Fayard, en 1989, Le Discours jacobin et la démocratie. Il apporte ici le complément, dans le domaine de la philosophie, à sa radiographie de l'esprit libéral en France, L'Individu effacé ou le paradoxe du libéralisme français (Fayard, 1997), qui a obtenu en 1998 le prix Guizot (Conseil général du Calvados) et le prix Habert de science politique (Sciences Po/ Le Figaro).