La Licorne, n° 53. Francis Ponge : matière, matériau, matérialisme

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 204 pages
Poids : 318 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782911044601

Francis Ponge

matière, matériau, matérialisme

chez la Licorne

Serie : La Licorne. Vol 53

Paru le | Broché 204 pages

Etudiants

Revue
15.24 Indisponible

Quatrième de couverture

Tout, chez Ponge, commence par ce dégoût évoqué dans les années 1929-1930 : dégoût des idées ou encore «écœurement», «nausée», selon les mots de My Creative Method - dégoût des paroles convenues, de cet «ordre sordide qui parle à l'intérieur de nous-mêmes».

Née en effet de l'insatisfaction et de la lassitude des mots, l'écriture pongienne - telle est sa décision poético-éthique - se pense et se réalise comme une écriture de la matière, un travail du matériau et un projet matérialiste. Aussi s'emploie-t-elle à conduire la parole à la lisière de ce qui à la fois lui échappe et la concerne : ce monde-là, muet, imposant, opposable. Dans cette perspective, le geste poétique se conçoit comme une recherche, voire une lutte acharnée, en tout cas comme l'exercice d'un «inachèvement perpétuel». Certes, le réel n'advient pas au langage, mais le texte de Ponge aménage et essaie les moyens de son épiphanie : les voies d'une descente aux choses.

Ponge draine ainsi le poids du monde au sein du langage et tente d'y façonner une corporéité non métaphorique. La parole et le regard détiennent une chair que le lecteur, l'auditeur et le spectateur doivent assumer, partager, en tant que reste et permanence de la matière active. A dessein, la physique matérialiste qui sous-tend de nombreux écrits de Ponge permet de replier les notions métaphysiques sur la réalité des corps, et des atomes qui les composent. L'âme ne saurait prétendre à sortir du registre de la nature et l'inspiration poétique prend sa source et son souffle dans les mouvements infinitésimaux de la matière.