Collection(s) : Cahiers du centre fédéral Henri Aigueperse
Paru le 30/11/2006 | Broché 143 pages
Professionnels
avant-propos Patrick Gonthier, Guy Putfin | sous la direction de Emmanuelle Sibeud
«L'un des objectifs de cette étude est d'appréhender comment la Ligue a fait coïncider ses idéaux universalistes avec le principe de la colonisation.
La Ligue des Droits de l'Homme s'introduit dans le débat colonial dès la constitution du premier comité central le 4 juin 1898.
La politique coloniale de la LDH est originale par rapport à l'ensemble des argumentations anticolonialistes. Elle est inspirée d'un universalisme profond hérité des principes de 1789. Elle ne remet pas en cause la légitimité de la colonisation qui, pour elle, est une entreprise civilisatrice et de progrès qui doit permettre de donner aux colonisés les outils de leur future émancipation.
La LDH défend un concept nouveau : l'universalité des droits. En prenant comme référence les Déclarations des Droits de l'Homme de 1789 et de 1793, elle affirme sa volonté d'étendre les droits pour tous les individus, qu'ils soient citoyens ou sujets de France.
Deux courants de pensée ont donc dominé la conception coloniale de la Ligue. Les partisans d'une vision humanitaire de la colonisation se regroupent derrière Henri Guernut.
Félicien Challaye est lui le porte-drapeau des anticolonialistes. Favorable à la libération et à l'autonomie des peuples colonisés, il tente d'obtenir l'adhésion du plus grand nombre possible de ligueurs et une dénonciation de fait de la colonisation.»
Matthieu Méance, lauréat du prix Jean Maitron 2005.