Paru le 08/10/2001 | Broché 89 pages
traduit du chinois par Françoise Naour
Les deux nouvelles réunies ici, écrites fin 1993 à Hainan, présentent plusieurs points communs : dans la Chine urbaine d'aujourd'hui, sans plus de précisions concernant les lieux et les dates, évoluent, soudés en couples, des spécimens de l'humanité ordinaire. Dans un cas, un père antiquaire, gardien consciencieux du passé, et son fils, espèce de voyou sanguinaire, tel que la Révolution culturelle en a fait par milliers ; le narrateur, possédé par le délire d'interprétation, et sa femme, dépositaire obtuse du bon sens sans histoires. Dans l'autre, un sous-chef de bureau, fonctionnaire zélé de son état, machiste habile, et son épouse, infirmière et docile. Dans les deux cas, des relations humaines tordues, que gangrènent, soit le conflit des générations ou des sexes, soit la mortelle routine d'une conjugalité à bout de souffle, et que d'inguérissables malentendus conduiront jusqu'au drame. Humour et agilité stylistique situent néanmoins ces deux récits aux antipodes du mélo.
Née en 1954 à Pékin, dans une famille originaire du Hunan, Jiang Zidan retournera dans cette province du sud en 1964 et y restera jusqu'en 1988. Après avoir connu les affres des petits boulots ("travailleuse temporaire", actrice de théâtre, correctrice d'épreuves dans une maison d'édition), elle commence à écrire en 1983. Promue "écrivain professionnelle" (ainsi salariée à vie) en 1986, elle intègre l'Association des Ecrivains Chinois, d'abord celle du Hunan, puis celle de l'île de Hainan où elle réside actuellement.
