Collection(s) : L'âge des Lumières
Paru le 24/03/2006 | Relié 507 pages
édition critique par Pierre Testud
Ce roman est présenté comme les «lettres sincères et véritables de N****** à ses parents, ses amis et ses maîtresses, avec les réponses» (sous-titre de l'ouvrage). Point d'unité d'intrigue ici, mais une succession d'aventures amoureuses vécues : le mariage avec l'Anglaise, cause de la malédiction paternelle ; la rencontre de Victoire Saintonge ; la liaison avec Louise Alan, puis avec Virginie, «impardonnable folie», avec Élisabeth T**, l'intellectuelle, enfin l'amour épistolaire avec les demoiselles d'une boutique de modes. À la variété des aventures s'ajoute celle des tons : au pathétique et au tragique le récit mêle parfois des moments comiques.
Rétif considère ce roman comme «l'introduction de tous les ouvrages postérieurs». Il faut entendre que La Malédiction paternelle marque de façon décisive l'entrée dans l'écriture autobiographique. Tous les épisodes, tous les personnages se retrouveront dans Monsieur Nicolas, l'autobiographie déclarée. Rétif nourrit les lettres de N****** de confidences sur son caractère, son physique, son travail d'écrivain. L'ouvrage est dit posthume : telle était sans doute la condition nécessaire pour inaugurer une nouvelle existence et oser écrire de soi plus librement.
Pierre Testud est professeur honoraire de l'Université de Poitiers. Il est spécialiste de l'oeuvre de Rétif de la Bretonne, dont il a édité plusieurs ouvrages, notamment dans la collection «Bouquins» et dans la Bibliothèque de la Pléiade. Auteur de nombreux articles sur cet écrivain, il est en outre responsable de la revue Études rétiviennes depuis 1985.