La matrice de la race : généalogie sexuelle et coloniale de la nation française

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 307 pages
Poids : 308 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782707148810

La matrice de la race

généalogie sexuelle et coloniale de la nation française

de

chez La Découverte

Collection(s) : Textes à l'appui

Paru le | Broché 307 pages

Public motivé

27.00 Indisponible

préface Joan W. Scott


Quatrième de couverture

La matrice de la race

Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française

La race a une histoire, qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle.

Au XVIIe siècle, les discours médicaux affligent le corps des femmes de mille maux : « suffocation de la matrice », « hystérie », « fureur utérine », etc. La conception du corps des femmes comme un corps malade justifie efficacement l'inégalité des sexes. Le sain et le malsain fonctionnent comme des catégories de pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de « race » : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible.

Ce sont ces articulations entre le genre, la sexualité et la race, et leur rôle central dans la formation de la Nation française moderne qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique, de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. L'auteure montre comment on est passé de la définition d'un « tempérament de sexe » à celle d'un « tempérament de race ». La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la « mère », blanche, saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité « dégénérée » - la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine.

Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.

Biographie

Elsa Dorlin est maître de conférences en philosophie à l'université Paris-I. Ses travaux portent sur le racisme, l'histoire des sciences et les théories féministes.