Collection(s) : Archipoche
Paru le 26/08/2009 | Broché 271 pages
«J'ai eu le mauvais goût de frapper aux portes de la vie à deux heures du matin. Et comme j'arrivais deux mois à l'avance, bien sûr, on ne m'attendait pas. "Délivre-moi, délivre-moi, répétait ma mère, sans se rendre compte que son accouchement coïncidait, fâcheusement, avec un tremblement de terre."»
Ainsi commence, un matin de juin 1927 à Santiago de Cuba, la drolatique histoire du fils de la «Mauresque», contée par lui-même. Enfance choyée, couvée même, entre deux servantes capiteuses et une mère andalouse, maîtresse plus qu'épouse d'un sénateur aussi absent qu'influent...
École de joie, de liberté et d'indépendance que cette éducation au parfum de tropique et de créole, malgré la dictature du président-général Machado.
«Ces souvenirs, s'interroge le narrateur, qui font émerger des images, des sons, des mots enfouis en moi depuis si longtemps sont-ils vraiment réels ?» Modeler sa mémoire en forme de roman : tel est bien le talent d'Eduardo Manet.
Eduardo Manet est né à Cuba d'une mère sépharade d'Espagne et d'un père mi-castillan mi-français. Écrivain (La Maîtresse du commando Castro, Robert Laffont, 2009), mémorialiste (Mes années Cuba, Grasset, 2004 ; Un Cubain à Paris, Écriture, 2009), il est aussi auteur dramatique et cinéaste. Ce récit romanesque a été finaliste du prix Goncourt en 1982.
