Collection(s) : Futur proche
Paru le 05/10/2012 | Broché 304 pages
Public motivé
traduit de l'anglais par Nicolas Calvé
« Les progressistes ont fait trop de concessions à l'élite du pouvoir. Ils ont succombé à l'opportunisme puis à la peur en entraînant avec eux leurs institutions. Ils ont renoncé à leur fonction morale. Ils n'ont pas dénoncé les abus des milieux d'affaires quand ils en avaient l'occasion, et ont banni de leurs rangs ceux qui osaient le faire. [...] L'une après l'autre, ces institutions ont succombé à l'appât du gain, aux harangues patriotiques, à l'idéologie de la guerre permanente, à la peur des ennemis de l'intérieur comme de l'extérieur et à la méfiance à l'égard des militants de gauche, à qui l'élite progressiste devait jadis son honnêteté. » De plus en plus puissant, l'État-entreprise n'a même plus à répondre à ses détracteurs progressistes. Les médias, les syndicats, les universités, les artistes et le Parti démocrate se sont tous inclinés devant la grande entreprise et, bardés de leur prétendue neutralité, défendent désormais les intérêts de celle-ci dans une consternante pantomime de démocratie. L'élite progressiste américaine, détachée du monde, dépourvue de toute crédibilité, a déserté la tribune politique, cédant la place au populisme d'extrême droite. À la fois récit du naufrage volontaire du contre-pouvoir, depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à l'invasion de l'Irak, et constat d'un alarmant vide idéologique, ce livre salue aussi les révoltés, libres parias, qui persistent à épuiser le champ du possible.
Récipiendaire d'un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses analyses en profondeur de la politique et de la société américaines, ses articles paraissent dans la presse indépendante, dont Harper's, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a enseigné le journalisme aux universités Columbia et Princeton. Il est l'auteur de L'empire de l'illusion, le premier de ses livres traduit en français.