Collection(s) : Allemagne d'hier et d'aujourd'hui
Paru le 01/11/2004 | Broché 111 pages
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Nombreux sont les écrivains et les philosophes qui, dans le premier tiers du 20e siècle, se font les porte-parole de ce que Freud appelle «le malaise dans la civilisation» et tentent d'y apporter des réponses. Ludwig Klages, l'un des plus radicaux représentants de cette tendance, est convaincu que la destruction de l'environnement et la lutte omniprésente des classes, des nations et des sexes, ne sont pas le résultat d'une crise passagère mais accusent le moteur même du processus de civilisation : l'esprit, une rationalité destructrice qui, après s'être introduite dans la cellule vitale de l'être humain, rend celui-ci aveugle à la cohésion naturelle du monde organique et sème autour de lui la mécanisation, l'isolement et la mort.
«La mesure répète, le rythme renouvelle.» Tout en levant définitivement la confusion qui règne entre ces deux concepts, Klages porte un coup fatal au rationalisme occidental, accusé, depuis Descartes, de confondre la vie et l'esprit. Il définit par ailleurs les fondements d'une perspective «biocentrique» sur le monde, qui oppose à la science un regard émerveillé sur les manifestations de la vie, et nous fait entrer dans un univers dans lequel le temps rejoint l'éternité.
Philosophe et graphologue allemand, Ludwig Klages (1872-1956) a fait partie du cercle du poète Stefan George à Munich avant de partir mener à Kilchberg, près de Zurich, une existence relativement isolée. Influencés par des penseurs comme Nietzche et Bergson, son oeuvre maîtresse L'esprit antagoniste de l'âme et son appel au respect de l'environnement dans L'homme et la terre en font une des personnalités les plus controversées de la philosophie vitaliste allemande.