Collection(s) : Perspectives transculturelles
Paru le 30/01/2014 | Broché 165 pages
Public motivé
préface de Jacques Poulain
La négritude à la limite
Esthétique et politique dans la caraïbe
En faisant de la re-construction d'Haïti la « rescapée » du séisme du 12 janvier 2010, Jean Herold Paul l'a saisie au niveau de la « question » en mettant en exergue ce qui s'y trame, à savoir l'enjeu de l'émancipation individuelle et collective au regard des idéaux de la révolution de 1804. Menée du point de vue d'une pensée de la relation qui accorde à la politique une fonction architectonique, une telle réflexion nous découvre les relations prévalant entre l'esthétique culturelle de la Caraïbe et la répartition de ses régimes politiques. Ainsi, l'auteur ne fait pas simplement oeuvre d'historien du mélange des cultures qui animent la Caraïbe, il nous offre bien plus : une anamnèse philosophique des pensées, des perceptions, des dynamiques qui l'ont traversée depuis l'origine et qui la projettent dans l'avenir. Cette anamnèse se garde de demeurer neutre et purement descriptive à la façon des sciences humaines, elle prend position devant les tendances culturelles qui l'ont écartelée et les conflits qui persistent. Ces conflits sont examinés eu égard à la prétention régionaliste et universaliste de la pensée antillaise : en deçà des recoupements et enchevêtrements de surface, Jean Herold Paul met en évidence ce qui se trame comme la dualité sous-jacente des sphères de pensée haïtienne et martiniquaise au regard de la question de l'émancipation des Antilles et de la Caraïbe selon que cette question rencontre directement la problématique africaine parce que déclinée au prime abord en celle de l'identité.
Ancien élève de l'ENS de Port-au-Prince, Jean Herold Paul a enseigné à l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis où il va bientôt soutenir une thèse de philosophie sur l'épistémologie kantienne et poppérienne. Outre des articles dans ce domaine, il a notamment publié deux recueils de poésie chez L'Harmattan : Je tresse mes mots (2010) et Et coetera desunt : poétique du tremblement (2011).
