Collection(s) : Documents, actes et rapports pour l'éducation
Paru le 15/01/2002 | Broché 175 pages
Professionnels
Comment la parole des lycéens se fait-elle entendre dans le cadre scolaire? Que disent les lycéens, au-delà de leurs agressions verbales ou au contraire, au-delà de leur mutisme? Quelle est cette parole impossible? Ils demandent que leur parole soit écoutée, non pas pour elle-même, mais pour eux-mêmes, afin d'être reconnus comme existant, comme sujets. Cette parole n'est pas à écouter: c'est une demande à être écouté. Comment pouvons-nous intégrer, dans l'institution lycée, cette dimension de sujet? Que faire de cette parole, de cette demande?
L'expérience montre qu'un groupe de parole peut être cet espace de parole; un espace transitionnel entre le monde de l'enfance et le monde de l'adulte, entre la parole intime et la parole sociale, entre ce qui est personnel et la culture. Quelle est alors cette parole qui dit quelque chose du sujet, où le sujet advient à son propre désir? Est-elle simplement un passage ou un élément constitutif du sujet-lycéen et, du même coup, un enjeu éducatif pour un lycée? Une étude psycho-sociologique montre qu'un tel espace induit une dynamique non seulement personnelle mais aussi institutionnelle.
Il est nécessaire de développer pour cela les bases indispensables d'une déontologie de la parole dans les différents dispositifs existants ou à créer au sein d'un établissement.
Bernard Gouze est professeur agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre en lycée et formateur dans le domaine relationnel à l'IUFM de Reims. Dans le cadre d'un diplôme d'études de pratiques sociales à l'Institut universitaire de recherches en sciences sociales appliquées de Reims, il a réalisé une recherche-action à partir de l'étude d'un «club débat» qu'il anime dans son établissement. Il s'intéresse aux dimensions interdisciplinaires et transdisciplinaires de l'enseignement, et notamment, aux aspects méthodologiques et psychologiques de la formation.
