Collection(s) : Ethique et pratique médicales
Paru le 26/12/2013 | Broché 188 pages
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Maladie causée par une extrême pauvreté nutritionnelle, la pellagre est une pathologie carentielle due à la déficience en niacine. Depuis la fin du XVIIIe siècle, en Italie du Nord, l'avitaminose B 3 demeure endémique jusqu'à l'entre-deux-guerres. Symptôme d'une profonde détresse sociale, économique et culturelle, le «mal de la rose» est l'une des trois endémies «historiques» italiennes, avec la tuberculose et la malaria. Son étiologie demeure mystérieuse aux yeux des «pellagrologues», car elle n'afflige qu'une seule classe sociale, soumise à une alimentation exclusivement fondée sur la polenta de maïs : les agriculteurs, notamment les journaliers, catégorie professionnelle particulièrement défavorisée et en totale précarité professionnelle. Fondée sur des sources documentaires originales, cette analyse retrace le parcours de la maladie, entre l'arrivée du maïs en Europe et la Première Guerre mondiale, mais également le contexte historique, économique et médical qui intéresse tant les causes de cette endémie que ses conséquences. L'observation de l'action de la pellagre implique une lecture approfondie de la réaction de la société et du monde médical face au morbus miseriae, problématique sanitaire complexe du XIXe siècle italien, qui demeure néanmoins profondément actuelle.
Monica Ginnaio est docteur en histoire et spécialisée en histoire de la médecine. Parmi ses domaines de compétences, elle s'intéresse particulièrement à l'observation des causes et des conséquences, notamment démographiques et sanitaires, de l'impact des grandes pathologies «historiques» sur les populations européennes médiévales et modernes. Chercheur collaborateur au département d'anthropologie biologique et de paléodémographie du laboratoire CEPAM/CNRS de Nice, elle intervient également dans l'unité de recherche en histoire de l'INED de Paris et dans l'enseignement d'Histoire de la Médecine à la faculté de Médecine de Nice.