Collection(s) : Coyoacan
Paru le 14/11/2006 | Broché 434 pages
Public motivé
préface Michael Löwy
Civilisatrice et destructrice, la pensée coloniale classifie et condamne. Au Mexique, elle assimile les Indiens à des « barbares » et à des « sauvages incultes » qu'il faut éduquer et « civiliser ».
La pensée des vainqueurs, dans ses dimensions religieuses, mystiques, messianiques, utopiques et politiques, accompagne les barbaries expansionnistes qu'elle pare des vertus de la « modernité » et de la « civilisation ».
Ces réflexions sur le 16e siècle ne se limitent pas au passé. En effet, malgré la distance historique et les éradications, le passé des vaincus n'est pas mort. Les identités contemporaines meurtries font resurgir de la mémoire des peuples vaincus et asservis des actions libératrices.
Ce livre permet d'appréhender les cinq siècles d'oppression qui se sont déroulés depuis la « découverte » de 1492. On peut, ce faisant, comprendre au présent les discours et les actions de l'Armée zapatiste de libération nationale du sous-commandant Marcos, qui a déclenché son soulèvement au Chiapas précisément en 1992, lors du cinquième centenaire de la « découverte ». L'auteur nous propose un rendez-vous du passé avec l'espérance salvatrice du présent qui questionne la marche triomphale de la « raison » capitaliste.
Fernando Matamoros Ponce est diplômé de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Chercheur à l'Université autonome de Puebla (Mexique), il est correspondant au Mexique du Centre interdisciplinaire des faits religieux de l'EHESS. Il a publié Mémoire et utopie au Mexique. Mythes, traditions et imaginaire indigène dans la genèse du Néozapatisme (Syllepse, 1998) et, en collaboration avec Sylvie Bosserelle, Mexique : vision de l'empire des Dieux (Hermé, 2005).