Collection(s) : Ouverture philosophique
Paru le 03/05/2000 | Broché 176 pages
Public motivé
Simone Weil dans ses écrits politiques parle pour notre temps. A l'oppression capitaliste, à l'écrasement totalitaire, au crime d'Etat, elle oppose une pensée libre. Ce qui veut dire qu'échapper à la servitude, c'est d'abord se refuser aux mots vides de sens, aux abstractions majuscules : Etat, peuple, nation, crise.
Cette pensée libre nous manque aujourd'hui plus que jadis ; car nous en sommes revenus au besoin craintif de croyance, et nous sommes submergés de doute. Qui encore ose croire au Progrès ? Mais nous croyons à la fatalité du mal, à celui que nous portons en nous. Aussi sommes-nous résignés au marché, aux entreprises, à la compétition ; beaucoup en sont dégoûtés ; ils craignent de le penser.
Simone Weil nous parle du bien et du mal. Elle nous apprend qu'il n'est pas de perfection à attendre en ce monde. Elle crut en son temps à combattre ces croyances que nous rejetons aujourd'hui. Mais ce ne fut jamais pour accepter le relativisme des valeurs, le pragmatisme érigé en doctrine de la démocratie efficace. A l'illusion de la société parfaite ne s'oppose pas la dureté de la force, mais le désir de vérité.
Dans la trilogie : Babeuf, Fourier, Tocqueville, l'auteur avait expliqué les trois figures de la rébellion face à l'avènement de la société marchande. Le révolté, le rêveur et le sage. Tous trois avaient entrevu le monde à venir, et avaient voulu prémunir les hommes du désordre, de l'accaparement, de l'oppression qui allaient en résulter. Ouvrages également parus chez L'Harmattan.
Philippe Riviale, né en 1947, docteur d'Etat en Droit public, major de l'agrégation de sciences sociales, a enseigné la science politique à l'université de Tours, Actuellement professeur de Lettres supérieures.