La philosophie de Sartre : essai d'analyse critique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : VII-326 pages
Poids : 448 g
Dimensions : 15cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782130556428

La philosophie de Sartre

essai d'analyse critique

de

chez PUF

Collection(s) : Thémis

Paru le | Broché VII-326 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Peut-on, comme l'a pensé Sartre, construire une philosophie concrète qui répudie les abstractions de la métaphysique en étendant la réduction phénoménologique au domaine entier de l'expérience humaine ? Et peut-on fonder une telle démarche sur l'évidence de l'existence, promue au rang de certitude apodictique ?

Pour conduire cette enquête il a été nécessaire d'examiner la conscience, le monde, autrui, l'expérience morale et la vie politique, en suivant l'ordre d'apparition de ces thèmes dans l'oeuvre philosophique sartrienne qui, depuis la Transcendance de l'ego jusqu'à la Critique de la raison dialectique, forme un système cohérent mais foncièrement paradoxal et par là même, déroutant. Les paradoxes sartriens solidarisent des propositions contradictoires, désarticulent les réalités considérées et les privent de toute consistance ontologique pour les soumettre au pouvoir de la conscience ou de la praxis, définies comme de pures puissances de désagrégation. Sartre étend ainsi à toute sa construction philosophique une matrice logique : le chiasme, dégagé par sa première oeuvre d'envergure, L'imaginaire, qui tient l'objet perçu et l'objet en image pour deux corrélats de la conscience, contradictoires mais solidaires et mutuellement dépendants. A partir de ce point, on voit se déployer tout le drame de la néontologie sartrienne qui subordonne l'être au néant, la réalité à l'image, l'actuel au virtuel et reconnaît dans la destruction de ce qui demeure, l'ivresse dyonisiaque de la liberté. Cet effort grandiose pour tramer la fiction au tissu du réel est pourtant, de l'aveu même de son auteur, voué à l'échec. La conscience, en dissociant l'être, engendre la figure de l'Autre qui fait inlassablement retour, comme une puissance maléfique, et reverse à l'aliénation toutes les conquêtes de la liberté. La malédiction qui pèse sur la condition humaine décourage l'effort, annihile l'espoir et nous condamne à cultiver ce que Marx nommait, en la raillant, la critique critique, en d'autres termes, à nous complaire en un quiétisme inquiet, transposition assombrie du scepticisme satisfait que Sartre reprochait à la génération de ses grands parents.

Isabelle Stal, docteur en philosophie, est professeur à l'IUFM de Nice.

Thémis la Titanide, née de Ciel et de Terre, incarnait chez Hésiode la figure de la Justice qui réunissait les dieux sur l'Olympe et les hommes au coeur de la cité. En un temps de dispersion du sens, «Thémis» s'ouvre à la philosophie pour recueillir ses interrogations sur notre partage commun. Au carrefour de l'éthique, de la politique, de l'art et des sciences, cette collection présente des essais originaux qui explorent les voies obscures de notre avenir à la lumière de notre plus ancienne tradition. Repenser la philosophie à partir de ce commencement qui était, pour Hésiode, l'exigence éternelle de la justice, c'est découvrir, en un autre mode que l'éclaircie grecque, ce que donne à voir la naissance de Thémis.

J.-F. M.