Paru le 12/12/1999 | Relié 318 pages
Tout public
Dès le Paléolithique, ces grands connaisseurs de la pierre et
de sa taille qu'étaient les habitants préhistoriques de la Touraine, avaient compris tout le parti qu'ils pouvaient tirer de la généreuse matière siliceuse contenue dans certains niveaux du Secondaire, et notamment du Crétacé, de cette belle province; aussi les grands racloirs à retouches couvrantes du Paléolithique moyen, les belles lames et les merveilleuses feuilles de laurier du Paléolithique supérieur précédèrent-elles les prestigieuses lames, de près de 40 centimètres de long parfois, du Néolithique final dites du Grand-Pressigny. Absolument uniques au monde ces lames furent, presque un demi millénaire durant, des objets utiles et des objets
précieux à la fois, symboles de richesse et de notoriété, mais aussi, et pour toutes ces raisons, des objets d'exportation et d'échange. N'oublions pas d'ajouter à ces heures de gloire des ateliers
tourangeaux, la découverte sur la rive droite de la Loire, à la Roche-Cotard, près de Langeais, d'une étonnante sculpture-clin d'oeil de Néandertal : une esquille osseuse au travers d'un orifice
naturellement percé dans un rognon de silex retouché, simulant un masque d'une impressionnante présence ! N'oublions pas non plus certains faciès du Paléolithique supérieur, certaines architectures mégalithiques et beaucoup d'autres particularismes qui font de cette
région exceptionnelle en elle-même mais exceptionnelle aussi par la densité de ses voies d'eau et par la qualité de sa matière première, un lieu de résidence certainement très convoité pendant des
millénaires.
Merci Jean-Claude Marquet de m'avoir offert ce plaisir d'introduire votre belle synthèse; j'ai été tout à fait séduit par sa lecture, honoré d'écrire ces quelques lignes, touché de pouvoir rendre, grâce à elle, un hommage à votre travail mais aussi à cette province que je me permets de partager un tout petit peu avec vous.
Yves Coppens
Professeur au Collège de France
