Collection(s) : Nord-Sud
Paru le 13/01/2015 | Broché 341 pages
Public motivé
Le 10 mai 2013, devant la salle comble d'un tribunal de Guatemala Ciudad, la juge Jazmín Barrios reconnaissait l'ancien général José Efraín Ríos Montt coupable de crime de génocide et de crimes contre l'humanité. Ce livre met en lumière les limites de tels projets dits de «justice transitionnelle» à partir d'une «double ethnographie», soit une longue enquête de terrain qui fut menée à la fois au sein des associations qui ont entamé la poursuite contre Montt et auprès de survivants du conflit armé guatémaltèque (1960-1996) qui ont participé à celle-ci. Grâce à une analyse fine des tensions qui se jouent entre l'imaginaire politique de défenseurs des droits humains et celui de paysans mayas n'ayant jamais connu et ne connaissant toujours pas d'État de droit, il décrit les obstacles à la démocratisation de sociétés qui émergent non seulement de guerres, mais aussi d'histoires longues de marginalisation économique et de domination politique.
Karine Vanthuyne (Ph. D., École des hautes études en sciences sociales) est professeure d'anthropologie à l'Université d'Ottawa. Ses travaux, qui portent sur les processus de sorties de conflit et de décolonisation des autochtones au Guatemala et au Québec, ainsi que sur l'accès aux soins des sans-papiers au Canada, ont été publiés entre autres dans Social Science and Medicine, Ethnologie française et Political and Legal Anthropology Review. Elle a aussi codirigé l'ouvrage Re-Storying Indian Residential Schools in Canada (University of British Columbia Press, à paraître).
