Collection(s) : Le corps plus que jamais
Paru le 06/05/2005 | Broché 127 pages
Tout public
préface Michela Marzano
"Réalité virtuelle", "Corps virtuel"... Ces expressions, il nous semble les connaître. Elles peuplent notre environnement sonore, médiatique, culturel, comme pour nous préparer à un état inéluctable vers lequel la technique nous précipite. Et pourtant. Pourtant, il demeure une impossibilité à imaginer ce que serait notre corps une fois débarrassé de la pesanteur, de la maladresse, de la finitude, de la corruption, en un mot débarrassé de sa "chair", qui n'est pas réductible à de la "viande", fut-elle connectée, bio-assistée ou numérisée.
Alain Milon nous explique cet embarras en décortiquant pour nous ce qu'est et ce que n'est pas le virtuel. Car ce que ne voient pas certains thuriféraires de la cyberculture, c'est que le virtuel ne s'oppose pas au réel mais indique ce qui, en lui, est possible.
Loin de toute démagogie moderniste comme de tout lamento anti-moderne, Alain Milon montre comment, de Sterlac à Orlan, en passant par Cronenberg ou les frères Wachowski, nombre d'artistes contemporains manquent le corps en travaillant sur la technique. Ce qui suppose de reconnaître que ce n'est pas l'effacement des limites du corps mais leur authentique prise en compte qui permet d'en développer les potentialités, avec le virtuel.
Alain Milon est professeur de philosophie à l'université Paris X/Creart-PHI. Il travaille sur le corps, corps de la ville, corps de la langue, corps de l'écriture. Il est entre autres l'auteur de L'Étranger dans la ville. Du rap au graff mural (PUF, 1999) et de L'écriture de soi : ce lointain intérieur. Moments d'hospitalité littéraire autour d'Antonin Artaud (Encre Marine, septembre 2005).