Collection(s) : Interférences
Paru le 26/02/2009 | Broché 372 pages
Public motivé
préface Serge Fauchereau
À la croisée des chemins entre littérature et histoire des idées, cet ouvrage met en lumière le rôle de la revue transition dans une redéfinition du modernisme historique à la fin des années 1920 et dans les années 1930. Face à l'effondrement de l'avant-garde anglo-américaine dans les années 1920, transition organise la relève. Sans rejeter les avancées du modernisme historique, elle donne naissance à un nouveau courant, tardif et minoritaire, caractérisé par la dilution de l'esprit avant-gardiste, par des difficultés à former des groupes artistiques et par une exacerbation formaliste. Dans les pages de la revue émerge en outre une avant-garde anglo-américaine surréaliste riche et cohérente, liée non plus à la lumière - comme l'étaient le vorticisme et l'imagisme - mais à la nuit. Cependant, dès les années 1930, le «modernisme nocturne» défini par transition est à son tour balayé par une nouvelle avant-garde diurne politiquement engagée, que la revue contribue à constituer. En perte de légitimité après la Deuxième guerre mondiale et oublié depuis, le «modernisme nocturne» de transition a cependant participé à la formation de nombreux écrivains, parmi lesquels William Carlos Williams, Nathanael West, Hart Crane ou James Joyce. Entre le modernisme historique de ses aînés et l'avant-gardisme politique d'une partie de ses successeurs, transition définit ainsi un courant moderniste aussi riche que méconnu.
Agrégée d'anglais et ancienne élève de l'École normale supérieure de Lettres et Sciences humaines, Céline Mansanti est maître de conférences à l'université de Picardie. Son travail porte sur le modernisme, les revues et les relations interculturelles.