Paru le 15/05/2013 | Broché 166 pages
traduit du hongrois par Georges Andersen | postface Ágnes Heller
La sentence
En 1932 à Vienne, Rose Meller a déclaré, à la police, avoir été victime d'un attentat commis par un jeune nazi. Pourtant, cette sombre histoire lui vaudra trois mois de prison, accusée de diffamation et de fausses déclarations devant l'autorité publique : il ne fait pas bon d'être femme, écrivaine, féministe et juive lorsque Vienne se languit d'Hitler. La sentence, écrit après la guerre, s'inspire assurément de ces éléments autobiographiques : un avocat du parti socialiste autrichien doit défendre un Viennois dans une affaire qui semble banale. Mais c'est sans compter avec la soif de justice de l'accusé, la raideur du juge, la beauté du procureur, c'est sans compter que le jour du procès, Hitler entre triomphalement à Vienne. L'avocat fuit, traverse la France, débarque aux Etats-Unis. Mais ce procès, qui lui semblait si insignifiant, va donner un sens profond à sa vie.
La sentence est un roman bouleversant, à l'instar des bouleversements d'une époque, il conte et raconte ce qu'est une justice en fuite, la fragilité et la force des êtres, le prix du désir de vivre.
« Le plus agaçant dans tout cela était que la main, détachée de l'articulation du poignet, ne me permettait pas d'établir si c'était celle d'un homme ou d'une femme. »
Rose Meller (1902-1960), écrivaine bilingue hongroise et autrichienne, auteur dramatique adulée avant d'être oubliée, est née à Budapest dans l'Empire austro-hongrois et s'installe à Vienne après la Première Guerre mondiale.
Suite à un sombre procès, elle revient à Budapest. Sous le régime communiste, elle reprend son premier métier de chercheur scientifique, étant exclue de la vie culturelle avec l'interdiction d'écrire.