Paru le 15/03/2018 | Broché 122 pages
Adultes
postface de Ludivine Bouteille | illustrations d'Alban Caumont
La sexualité normande comme ma poche
Récit à caractère provincial et pornographique
Pendant qu'un vent à décorner les boeufs met dans tous ses étals le marché de la charmante petite ville normande de Corneilles, on s'émeut chez les placides frères Destouffes. Au coeur de leur inexpugnable maison de brique souffle en effet une brise de lubricité qu'on peine à expliquer : car en pleine lecture un peu pentue de Bouvard et Pécuchet, Paul-Olivier a découvert qu'inopinément il bandait.
Flaubert serait-il devenu un puissant aphrodisiaque pour cet homme jusqu'alors peu exigeant en la matière ?
Passé le choc de cette révélation, notre célibataire forcené, entraînant derrière lui un frère peu aguerri, va entreprendre la tardive quête de sa vie, celle du plaisir effréné, du sexe à tout prix, de l'érection sans isoloir. Une bamboche qui n'est pas sans risque...
Pervertissant le classique inachevé du grand écrivain, Jean-Yves Cendrey, dont on retrouve dans ce premier texte posthume la gouaille débridée et la langue rageuse, nous offre une hilarante partie fine littéraire, hommage au bovarysme version masculine. Un texte hors paire !
Jean-Yves Cendrey, qui naquit un 11 septembre, en 1957, à Nevers, a publié des romans aux éditions P.O.L (Principes du cochon. 1988 ; Les morts vont vite, 1991 ; Trou-Madame, 1997) puis à L'Olivier (Les Petites soeurs de sang, 1999 ; Une simple créature, 2001 ; Les jouets vivants, 2005 ; Les jouissances du remords, 2007 ; La maison ne fait plus crédit, 2008), et Corps ensaignant chez Gallimard où il a aussi co-signé avec Marie NDiaye Puzzle, suite de trois pièces de théâtre. Chez Actes Sud on lui doit Honecker 21, Mélancolie vandale et Schproum. À L'Arbre vengeur, il fut l'auteur en 2003 de l'un des premiers livres de l'éditeur, Conférence alimentaire, où il mettait en pièces la figure du père, du texte Le Japon comme ma poche et, sous le nom de Willy von Beruf, s'en prétendant le traducteur, de La France comme ma poche paru en 2016.
Il vivait entre la France et Berlin.
Venu à la littérature sous le signe de Joyce et Artaud, Jean-Yves Cendrey pratiquait une littérature incisive, emportée, qui fouillait avec une langue incroyablement maîtrisée les médiocrités familiales, les lâchetés vicinales et les tourments mesquins de la vie contemporaine.
Il faut désormais parler de lui au passé puisqu'on publie ses textes posthumes, une performance que seul un bon vivant comme lui pouvait réussir.
La sexualité normande comme ma poche est le brillant avatar de Parties fines (2000), lui-même une déclinaison de Bamboche chez les Destouffe (1997). L'avenir dira s'il existe d'autres versions de ce livre presque unique.
